AES. Sahel : l’AES frappe fort contre le terrorisme et défie la CPI, un « instrument de répression »

cameroun24.net Lundi le 22 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que le Mali et le Niger annoncent des opérations antiterroristes meurtrières pour les groupes armés, l’Alliance des États du Sahel prépare son retrait coordonné de la Cour Pénale Internationale, dénonçant une justice à géométrie variable.

ADS

La semaine dernière a été marquée par une double démonstration de force de l’Alliance des États du Sahel (AES). Sur le terrain, les armées du Niger et du Mali ont porté des coups sévères aux groupes terroristes. Sur le front diplomatique et judiciaire, les trois pays (Burkina Faso, Mali, Niger) ont accéléré leur marche vers une souveraineté judiciaire totale, actant la fin de leur relation avec la Cour Pénale Internationale (CPI), qualifiée sans ambages d’« outil de répression » au service de l'impérialisme.

Niger : 34 terroristes neutralisés dans le Sud-Ouest

Selon des informations relayées par la télévision nationale nigérienne, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont mené deux opérations d'envergure les 17 et 19 septembre dans les régions de Dosso et Tillabéry. Le bilan est lourd pour les groupes jihadistes : 34 combattants éliminés.

À Dosso, une patrouille militaire tombée dans une embuscade a suivi un scénario inversé grâce à l'intervention rapide de renforts. L'armée a repris l'ascendant, neutralisant 22 terroristes, au prix de sept morts et deux blessés dans ses rangs. Quelques jours plus tard, dans le Tillabéry, des frappes, incluant des moyens aériens, ont ciblé un groupe se déplaçant à moto, anéantissant douze combattants. Ces actions démontrent la pression constante exercée contre l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), toujours actif dans cette zone.

Mali : des opérations pour briser le blocus des routes vers Bamako

Dans le même temps, l'armée malienne menait des offensives dans les régions de Mopti et Nara. L'objectif affiché : briser les tentatives des groupes radicaux de bloquer les axes routiers, artères vitales pour l'approvisionnement de la capitale Bamako en carburant. À Mopti, l'aviation a été mise à contribution pour des frappes ciblées, éliminant une dizaine de combattants et détruisant un camp d'entraînement. À Nara, une opération combinée terrestre et aérienne a permis de détruire des infrastructures terroristes et d'abattre plusieurs éléments.

L'AES tourne le dos à la CPI, « instrument de répression contre l'Afrique »

Cette intensification militaire s'accompagne d'une rupture juridique majeure. Comme l'a confirmé Xavier Messè À Tiati, directeur général de la Cameroun News Agency (CNA), les ministres de la Justice de l'AES se sont réunis le 16 septembre à Niamey pour finaliser un retrait coordonné de la CPI. La décision pourrait être officialisée « dans les prochains jours ».

Pour les dirigeants de l'AES, la motivation est claire. La CPI tenterait délibérément de « poursuivre les dirigeants de l'AES pour les affaiblir, car ils mènent une lutte contre des groupes armés soutenus par l'Occident ». Le Premier ministre par intérim du Niger, le Général Mohamed Toumba, a fustigé une institution qui agit « souvent sans preuves convaincantes » et s'est transformée en « outil de répression contre les pays africains ».

Cette critique rejoint celle de la partialité perçue de la CPI, pointant son inaction présumée contre des pays comme les États-Unis ou Israël, contrastant avec son activisme en Ukraine ou en Afrique. La perspective de voir un mandat d'arrêt de la CPI visant le président russe Vladimir Poutine, partenaire clé de l'AES, entrer en vigueur sur leur sol a achevé de convaincre les trois pays de la nécessité de cette sortie.

Vers une Cour pénale sahélienne des droits de l'homme

En lieu et place de la CPI, le Mali, le Niger et le Burkina Faso envisagent de créer leur propre institution : la Cour pénale sahélienne des droits de l'homme. Cette juridiction serait compétente pour les crimes internationaux, la criminalité organisée et le terrorisme, affirmant ainsi la souveraineté judiciaire de la jeune Confédération des États du Sahel, née officiellement le 6 juillet 2024 après le retrait de la Cédéao et de l'OIF.

Dans le Sahel, la lutte est désormais totale : sur le terrain contre le terrorisme, et sur la scène internationale pour une indépendance politique et judiciaire sans concession.
 


Sahel: AES Strikes Hard Against Terrorism and Defies the ICC, a "Repressive Instrument"

Last week, the Alliance of Sahel States (AES) delivered a twin demonstration of strength. On the ground, the armies of Niger and Mali dealt severe blows to terrorist groups. On the diplomatic and judicial front, the three countries (Burkina Faso, Mali, Niger) accelerated their march towards total judicial sovereignty, finalizing their withdrawal from the International Criminal Court (ICC), bluntly labeled as a "repressive instrument" in the service of imperialism.

Niger: 34 Terrorists Neutralized in the Southwest

According to reports from Niger's national television, the Defense and Security Forces (FDS) conducted two major operations on September 17 and 19 in the Dosso and Tillabery regions. The toll is heavy for jihadist groups: 34 fighters eliminated.

In Dosso, a military patrol ambushed by terrorists saw the scenario reversed thanks to rapid reinforcement intervention. The army regained the upper hand, neutralizing 22 terrorists, at the cost of seven deaths and two wounded in its ranks. A few days later, in Tillabery, strikes, including aerial assets, targeted a group on motorcycles, annihilating twelve fighters. These actions demonstrate the constant pressure exerted against the Islamic State in the Greater Sahara (ISGS)*, still active in the area.

Mali: Operations to Break the Blockade of Roads to Bamako

Simultaneously, the Malian army was conducting offensives in the Mopti and Nara regions. The stated goal: to break radical groups' attempts to block key roads, vital arteries for supplying the capital Bamako with fuel. In Mopti, aviation was used for targeted strikes, eliminating about ten fighters and destroying a training camp. In Nara, a combined ground and air operation destroyed terrorist infrastructure and killed several elements.

AES Turns Its Back on the ICC, a "Repressive Instrument Against Africa"

This military intensification is accompanied by a major judicial break. As confirmed by Xavier Messè À Tiati, Director General of the Cameroun News Agency (CNA), the AES Justice Ministers met on September 16 in Niamey to finalize a coordinated withdrawal from the ICC. The decision could be formalized "in the coming days."

For AES leaders, the motivation is clear. The ICC would deliberately attempt to "prosecute AES leaders to weaken them, because they are fighting against armed groups supported by the West." Niger's Interim Prime Minister, General Mohamed Toumba, denounced an institution that acts "often without convincing evidence" and has become a "tool of repression against African countries."

This criticism aligns with the perceived bias of the ICC, pointing to its alleged inaction against countries like the United States or Israel, contrasting with its activism in Ukraine or Africa. The prospect of an ICC arrest warrant for Russian President Vladimir Putin, a key partner of the AES, becoming enforceable on their soil convinced the three countries of the necessity of this exit.

Towards a Sahelian Court of Human Rights

In place of the ICC, Mali, Niger, and Burkina Faso are considering creating their own institution: the Sahelian Court of Human Rights. This jurisdiction would be competent for international crimes, organized crime, and terrorism, thus affirming the judicial sovereignty of the young Confederation of Sahel States, officially born on July 6, 2024, after withdrawing from ECOWAS and the OIF.

In the Sahel, the fight is now total: on the ground against terrorism, and on the international stage for uncompromising political and judicial independence.

AES, Alliance des États du Sahel, Sahel, Niger, Mali, Burkina Faso, opération antiterroriste, terrorisme, État islamique dans le Grand Sahara, EIGS, Dosso, Tillabéry, Mopti, Nara, Cour Pénale Internationale, CPI, retrait de la CPI, souveraineté judiciaire, Confédération des États du Sahel, Cameroun News Agency, CNA, Xavier Messè À Tiati, Mohamed Toumba, géopolitique Afrique, sécurité Sahel

Moussa Nassourou

 

Lire aussi : AES : Bras de fer diplomatique avec la France et rupture avec la CPI, l’Afrique en quête de souveraineté
Lire aussi : Sahel : l’AES frappe fort contre le terrorisme et défie la CPI, un « instrument de répression »
Lire aussi : AES : Souveraineté judiciaire, bras de fer diplomatique et recomposition stratégique au Sahel

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS