Madagascar. Madagascar : La Génération Z lance un ultimatum, le pays au bord de l'explosion

Le pouvoir de Rajoelina sous pression maximale après la nomination d'un Premier Minister issu de l'armée. La rue donne 48 heures pour éviter la grève générale.
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La crise politique à Madagascar entre dans une phase décisive et extrêmement périlleuse. Le mouvement « Génération Z », fer de lance des récentes manifestations antigouvernementales, a mis le feu aux poudres en lançant un ultimatum de 48 heures au président Andry Rajoelina. La menace est claire et lourde de conséquences : si leurs revendications ne sont pas satisfaites, une grève politique générale paralysera le pays.
La colère, née de coupures d'eau et d'électricité intenables, a muté. Elle exige désormais la tête du président, une réforme en profondeur de l'action gouvernementale et des solutions immédiates aux pénuries qui étouffent la population. Pour les jeunes manifestants, la récente nomination du général Ruphin Zafisambo au poste de Premier ministre et la formation d'un gouvernement dit d'union nationale ne sont qu'une « manœuvre de diversion » pour sauver un régime à la dérive.
Tentative de riposte ou fuite en avant ?
La promotion du général Zafisambo, ancien directeur militaire de la présidence, est perçue comme un calcul politique visant à apaiser les tensions au sein de l'armée, mécontente de la prééminence des gendarmes. Le chef de l'État lui a imparti une mission surhumaine : rétablir l'ordre administratif et la confiance du peuple en seulement six mois. Un délai qui semble un vœu pieux face à l'urgence de la situation.
Dans les rues d'Antananarivo, la tension est palpable. Les forces de l'ordre bouclent l'accès au centre-ville, créant un paysage de check-points et de circulation paralysée, tandis que les jeunes descendent manifester, défiant un pouvoir qui semble de plus en plus sourd à leurs cris.
Le coût d'une crise
Derrière les barricades et les slogans, le bilan est déjà lourd. Depuis le début des troubles le 25 septembre, les pillages et les affrontements avec la police ont provoqué des dégâts économiques estimés à un vertigineux 200 milliards d'ariary (environ 40 millions d'euros). Une saignée pour l'une des économies les plus pauvres du monde.
Le compte à rebours est lancé. Madagascar retient son souffle. Dans 48 heures, le président Rajoelina devra soit céder à la pression de la rue, soit se préparer à affronter une tempête d'une ampleur inédite. La Génération Z a montré qu'elle ne bluffait pas. La suite appartient au palais d'Iavoloha.
Madagascar on the Brink: Generation Z Issues 48-Hour Ultimatum to President
Rajoelina's power under severe pressure as youth-led protests escalate, threatening a nationwide political strike.
The political crisis in Madagascar has entered a decisive and highly dangerous phase. The "Generation Z" movement, spearheading recent anti-government protests, has raised the stakes by issuing a 48-hour ultimatum to President Andry Rajoelina. The threat is clear and carries severe consequences: if their demands are not met, a nationwide political strike will bring the country to a halt.
The anger, born from unbearable water and power cuts, has evolved. It now demands the president's resignation, a deep reform of government action, and immediate solutions to the shortages suffocating the population. For the young protesters, the recent appointment of General Ruphin Zafisambo as Prime Minister and the formation of a so-called unity government are merely a "diversionary tactic" to save a floundering regime.
A Countermove or a Downward Spiral?
The promotion of General Zafisambo, former military director of the presidency, is seen as a political calculation to appease tensions within the army, dissatisfied with the prominence of gendarmes. The head of state has given him a superhuman mission: to restore administrative order and public confidence in just six months. A timeline that seems wishful thinking given the urgency of the situation.
On the streets of Antananarivo, tension is palpable. Security forces have sealed off access to the city center, creating a landscape of checkpoints and paralyzed traffic, while young people take to the streets to protest, defying a power that appears increasingly deaf to their cries.
The Cost of a Crisis
Behind the barricades and slogans, the toll is already heavy. Since the unrest began on September 25, looting and clashes with the police have caused economic damage estimated at a staggering 200 billion ariary (approximately 40 million euros). A massive blow for one of the world's poorest economies.
The countdown has begun. Madagascar is holding its breath. In 48 hours, President Rajoelina will have to either yield to street pressure or prepare to face a storm of unprecedented scale. Generation Z has shown it is not bluffing. The next move is up to the Iavoloha palace.
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Didier Cebas K.
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