Madagascar. Madagascar à la croisée des chemins : Dialogue national ou paralysie économique ?

cameroun24.net Lundi le 06 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le pouvoir et l'opposition s'assoient à la table des négociations ce 7 octobre, sous la pression urgente du secteur privé qui alerte sur le risque d'un effondrement économique.

ADS

 La crise politique malgache entre dans une phase décisive. Ce lundi 7 octobre, le Centre International de Conférences d'Ivato va tenter de contenir les tensions qui secouent la Grande Île. C'est là que s'ouvre, sous haute tension, le dialogue national tant attendu entre les partisans du président Andry Rajoelina et l'opposition. Une tentative de sortie de crise qui intervient dans un contexte social et économique extrêmement tendu.

La feuille de route de ce forum est ambitieuse : réunir non seulement les forces politiques en présence, mais aussi un panel représentatif de la société civile, incluant chefs d'entreprise, juristes, médecins et fonctionnaires. Une approche inclusive que le pouvoir espère salvatrice.

Le patronat tire la sonnette d'alarme

En coulisses, la pression monte. Le week-end dernier, le président Rajoelina a reçu en urgence le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM) et le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM). Le message des dirigeants économiques a été sans équivoque.

Francis Rabarijohn, président du GEM, a lancé un avertissement musclé aux autorités. Il exige « la protection des personnes et des biens privés » ainsi que le rétablissement total des « libertés d'expression et de mouvement ». Le patron met en garde : sans ces conditions fondamentales, point de reprise économique. « Il sera difficile de maintenir la dynamique positive du développement économique, la confiance des partenaires internationaux et d'éviter la perte de milliers d'emplois », a-t-il asséné, dressant le spectre d'une récession aux conséquences sociales désastreuses.

Une contestation estudiantine étouffée ?

Dans le même temps, la rue reste le théâtre d'une contestation plus localisée. L'Association des Étudiants de Madagascar, à l'origine d'un appel à la grève générale politique à partir de ce même 7 octobre, n'a pour l'instant pas réussi à embraser l'ensemble du pays. Si les bureaux et les établissements scolaires fonctionnent partiellement, des manifestations, notamment à Tuléar et dans la capitale, ont rassemblé une frange de la jeunesse. La réponse des forces de l'ordre a été ferme, avec des dispersions au gaz lacrymogène rapportées par les médias locaux.

Tous les regards sont désormais braqués sur Ivato. Les pourparlers qui s'ouvrent représentent plus qu'un simple dialogue politique ; ils sont l'ultime chance d'éviter la paralysie. La question qui brûle toutes les lèvres : les mots prononcés dans l'enceinte du centre de conférences suffiront-ils à apaiser la colère de la rue et, surtout, à rassurer un patronat au bord de la rupture ?
 


Madagascar at a Crossroads: National Dialogue or Economic Paralysis?

The Malagasy political crisis is entering a critical phase. This Monday, October 7th, the Ivato International Conference Center will attempt to contain the tensions shaking the Great Island. The long-awaited national dialogue between supporters of President Andry Rajoelina and the opposition opens there, amidst high tension. This attempt to resolve the crisis comes in an extremely tense social and economic context.

The forum's roadmap is ambitious: to bring together not only the political forces but also a representative panel of civil society, including business leaders, lawyers, doctors, and civil servants—an inclusive approach the ruling power hopes will be salvific.

The Private Sector Sounds the Alarm

Behind the scenes, pressure is mounting. Last weekend, President Rajoelina urgently met with the Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM) and the Syndicat des Industries de Madagascar (SIM). The message from economic leaders was unequivocal.

Francis Rabarijohn, president of GEM, issued a stern warning to the authorities. He demanded "the protection of people and private property" and the full restoration of "freedom of expression and movement." The business leader cautioned that without these fundamental conditions, there can be no economic recovery. "It will be difficult to maintain the positive momentum of economic development, the confidence of international partners, and to avoid the loss of thousands of jobs," he stated, raising the specter of a recession with disastrous social consequences.

A Student Protest Muted?

Meanwhile, the streets remain the stage for more localized dissent. The Association of Malagasy Students, which called for a general political strike starting this same October 7th, has so far failed to ignite the entire country. While offices and schools are partially operating, protests, particularly in Toliara and the capital, have gathered some groups of young people. The security forces' response has been firm, with dispersals using tear gas reported by local media.

All eyes are now on Ivato. The talks that are beginning represent more than just political dialogue; they are the last chance to avoid paralysis. The burning question on everyone's lips: will the words spoken within the conference center be enough to quell the anger in the streets and, more importantly, to reassure a private sector on the brink?
 

Madagascar, crise politique Madagascar, Andry Rajoelina, dialogue national Madagascar, GEM Madagascar, Francis Rabarijohn, opposition malgache, manifestations Madagascar, économie Madagascar, grève générale Madagascar, actualité Afrique, politique Madagascar, sortie de crise, investissement Madagascar, emploi Madagascar

Didier Cebas K.

 

Lire aussi : Madagascar au bord du gouffre : l'armée entre rébellion, putsch et répression
Lire aussi : Madagascar : La Génération Z lance un ultimatum, le pays au bord de l'explosion
Lire aussi : Madagascar à la croisée des chemins : Dialogue national ou paralysie économique ?

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS