Cameroun - Economie. Poissons congelés : les importations du Cameroun plongent de 11,7 % en 2024, le gouvernement mise sur la production locale

cameroun24.net Vendredi le 10 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les importations de poissons congelés au Cameroun ont fortement ralenti en 2024, selon les dernières données publiées par l’Institut national de la statistique (INS).

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Le pays a importé 207 092 tonnes, contre 234 573 tonnes en 2023, soit une baisse de 11,7 % en volume. En valeur, la facture est également en recul, passant de 182 milliards à 167,3 milliards FCFA, soit une contraction de 8,3 %.

Une tendance qui, si elle semble positive du point de vue de la balance commerciale, révèle surtout la dépendance persistante du marché national vis-à-vis des approvisionnements extérieurs.
 

Une consommation dépendante de l’importation

Les maquereaux, sardines, bars, capitaines, thons, tilapias et poissons-chats constituent les principales espèces importées pour répondre à la demande intérieure.
Entre 2015 et 2018, le maquereau représentait à lui seul près de 49 % des volumes importés, selon les statistiques sectorielles. Ce produit reste aujourd’hui encore le poisson le plus consommé au Cameroun, notamment en raison de son prix abordable et de sa facilité de conservation.

Les principaux fournisseurs du Cameroun demeurent la Mauritanie, le Sénégal, l’Argentine, la Chine, le Vietnam, le Maroc et le Brésil, selon le Plan intégré d’import-substitution du secteur agropastoral et halieutique (Piisah 2024-2027).

Sur le marché local, Congelcam conserve une position quasi hégémonique avec environ 80 % des volumes importés, loin devant Cameroun Frais, Ets Zumi, Green Sea, Lehas, Queen Fish et SCIMEX, qui se partagent les 20 % restants.

Un déficit structurel toujours préoccupant

Le pays fait face à un déficit structurel de production : la demande nationale est estimée à 500 000 tonnes par an, alors que la production halieutique locale plafonne à environ 225 000 tonnes.
Cette dépendance aux importations pèse lourdement sur la balance commerciale et expose le marché à la volatilité des prix internationaux.

Pour combler ce fossé, le gouvernement ambitionne de tripler la production nationale au cours des trois prochaines années. Selon le Document de programmation économique et budgétaire 2025-2027 du ministère des Finances, la production halieutique devrait atteindre 600 000 tonnes en 2027, soit une hausse de 166,7 % par rapport à 2024.

Le pari de l’import-substitution

Pour réaliser cette montée en puissance, les autorités misent sur une série d’investissements ciblés :

  • construction et réhabilitation des infrastructures de pêche ;
  • renforcement des capacités techniques des pêcheurs artisanaux et industriels ;
  • déploiement du Plan intégré d’import-substitution (Piisah) dans le secteur agropastoral et halieutique.


L’objectif est double : réduire progressivement la dépendance vis-à-vis des importations et renforcer la sécurité alimentaire nationale.
Si le défi reste considérable, les perspectives sont encourageantes pour un secteur stratégique, qui emploie des milliers de Camerounais et contribue à la stabilité des prix alimentaires.

 


Frozen Fish Imports Drop by 11.7% in Cameroon: Government Bets on Local Production

Cameroon’s frozen fish imports fell sharply in 2024, according to data from the National Institute of Statistics (INS). The country imported 207,092 tons, down from 234,573 tons in 2023, an 11.7% decline in volume and an 8.3% drop in value, from 182 billion to 167.3 billion CFA francs.

Despite this reduction, the national market remains highly dependent on imports to meet demand, particularly for mackerel, sardines, and tilapia.

The government aims to boost domestic fish production from 225,000 tons in 2024 to 600,000 tons by 2027, as part of its Integrated Import-Substitution Plan (Piisah 2024–2027).
This ambitious strategy seeks to reduce foreign dependency, improve food security, and strengthen the local fishing economy.

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Mouahna Divine 

 

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