Cameroun - Travaux publics. Route Édéa–Kribi : Nganou Djoumessi tente d’éteindre la polémique face à la colère des usagers

Les images largement partagées sur les réseaux sociaux montrant l’état de dégradation avancée de la route Édéa–Kribi ont fini par provoquer une réaction officielle. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, maître d’ouvrage du projet de réfection de cette voie stratégique reliant la cité balnéaire de Kribi à l’arrière-pays, s’est exprimé pour tenter de calmer la grogne grandissante.
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Selon lui, la section Édéa–Pont de Bivouba est la plus touchée, avec une multiplication des nids-de-poule et un effritement généralisé du revêtement. Le ministre attribue la situation au vieillissement de la chaussée, à une exploitation non conforme aux charges légales, ainsi qu’à la hausse du trafic routier liée à l’expansion du Port autonome de Kribi.
Depuis octobre 2024, l’entreprise Somaf a été mobilisée pour mener des travaux dits confortatifs avant la phase de reconstruction complète. D’un coût de 3,4 milliards F CFA, le chantier avance pourtant à pas de tortue. Nganou Djoumessi reconnaît le « faible rendement » de l’entreprise, évoquant une forte pluviosité et une rupture d’approvisionnement en matériaux. Le ministère évalue pourtant le taux de réalisation à 82 %, un chiffre qui contraste fortement avec la réalité : les automobilistes mettent toujours plus de trois heures pour parcourir les 146 km séparant Édéa de Kribi.
Pour tenter d’améliorer temporairement la situation, le ministre dit avoir instruit Somaf de recourir au ballast, en attendant une météo plus clémente permettant la pose du revêtement final. Cette mesure devrait, selon lui, fluidifier la circulation et cibler en priorité les points critiques entre le pont de Bivouba et Kribi.
Mais le flou persiste. Le ministre n’a fourni aucune date précise pour le lancement du véritable chantier de reconstruction, évalué à 148 milliards F CFA et censé être cofinancé par la Banque africaine de développement (101 milliards F CFA), la BDEAC (45 milliards F CFA) et l’État camerounais (2 milliards F CFA).
Initialement annoncés pour septembre 2025, les travaux n’ont toujours pas démarré. Dans sa communication du 9 octobre, Nganou Djoumessi s’est contenté d’indiquer que le projet « en est à l’étape du choix des entreprises ». Une déclaration prudente, qui entretient le doute sur la capacité réelle du gouvernement à relancer rapidement cette voie nationale stratégique.
Edéa–Kribi Road: Minister Nganou Djoumessi Under Fire as Delays Spark Public Outrage
The shocking images circulating on social media showing the advanced deterioration of the Edéa–Kribi road have forced a reaction from Public Works Minister Emmanuel Nganou Djoumessi. The minister, who oversees the project to rehabilitate this key route connecting Kribi to the hinterland, sought to justify the delays and poor progress observed on site.
He pointed to the Edéa–Bivouba Bridge section as the most affected, citing road aging, overloading, and the increased traffic driven by the Kribi Deep Seaport as major factors.
Since October 2024, the construction company Somaf has been carrying out temporary works worth 3.4 billion CFA francs, but progress remains painfully slow. The minister acknowledged “low performance” due to heavy rainfall and supply chain disruptions. Despite claiming an 82% completion rate, travelers still spend more than three hours covering 146 km between Edéa and Kribi.
The 148-billion-CFA-franc reconstruction project, co-financed by the African Development Bank, BDEAC, and the Cameroonian government, has yet to begin. Nganou Djoumessi admitted the project is still at the “contractor selection stage”, leaving doubts about when relief will finally reach road users.
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Mouahna Divine
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