UE. Alerte Athènes : La Grèce met en garde la France et l'Europe, «Personne ne peut vaincre les marchés»

Dans une interview choc, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis tire la sonnette d'alarme : les mauvaises finances publiques françaises menacent toute la zone euro. Témoin de premier plan, la Grèce, qui voit déjà son tourisme trinquer à cause du pouvoir d'achat en berne des Français.
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Le message est clair, tranchant, et il vient d'un pays qui connaît la musique des plans d'austérité et des réformes douloureuses. Interrogé par Bloomberg TV sur les risques de contagion économique de la France vers la Grèce, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, n'a pas pris de pincettes. "Je peux dire une chose : en fin de compte, personne ne peut vaincre les marchés [financiers]. Nous le savons très bien."
Un avertissement lourd de sens, adressé sans le nommer directement à Paris, dont la croissance plafonne à 0,5 % face aux 2 % affichés par une Grèce pourtant ex-cancéreuse de la dette européenne. Pour M. Mitsotakis, le remède est amer, mais inévitable : "Je pense qu'à un moment donné, les gouvernements doivent prendre des décisions difficiles pour assainir leurs finances publiques."
La leçon grecque, un modèle pour Paris ?
Le chef du gouvernement helène oppose deux trajectoires. Celle de son pays, qui, après des "périodes très difficiles et des réformes douloureuses", est entré dans un "cercle vertueux" permettant croissance, baisse des impôts et soutien au revenu. Et celle de la France, dont les hésitations politiques et les déficits inquiètent.
"Il est important que les économies des pays qui constituent le noyau de l'Europe, la France et l'Allemagne, se développent de manière stable", a-t-il plaidé, espérant une stabilisation de la situation politique française. Une stabilité cruciale pour l'ensemble du projet européen, mais aussi pour la prospérité directe de pays comme la Grèce.
Le tourisme grec, première victime collatérale du marasme français
La théorie se confirme par une réalité économique tangible : le tourisme. Si la Grèce s'apprête à accueillir un record de 36 millions de visiteurs cette année, l'ombre de la crise française plane. "Si nos principaux marchés ne vont pas bien, cela finira par nous toucher indirectement", a reconnu M. Mitsotakis.
Les chiffres de la Banque de Grèce sont éloquents et donnent froid dans le dos : les revenus du tourisme provenant des visiteurs français ont chuté de 11,6% en 2024. Pire, sur le premier semestre de cette année, le nombre d'arrivées de touristes français a dégringolé de 27,1%. Une saignée qui illustre le coup de frein brutal donné par le porte-monnaie des ménages français.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de défiance accrue des marchés. L'agence de notation Fitch Ratings a récemment infligé un camouflet à la France en abaissant sa note souveraine à "A+", la plus basse de son histoire, pointant du doigt une dette publique qui continue de s'envoler.
Leçon d'Athènes à Paris : en économie, l'inaction a un prix, et il est payé par tous.
Athens Alert: Greece Warns France and Europe, "No One Can Beat the Markets"
In a striking interview, Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis sounded the alarm: France's poor public finances threaten the entire eurozone. As a key witness, Greece is already seeing its tourism sector suffer from the declining purchasing power of the French.
The message is clear, sharp, and comes from a country that knows the tune of austerity and painful reforms. Questioned by Bloomberg TV about the risks of economic contagion from France to Greece, Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis did not mince his words. "I can say one thing: in the end, no one can beat the [financial] markets. We know that very well."
A weighty warning, indirectly addressed to Paris, whose growth is stagnating at 0.5% compared to the 2% displayed by a Greece that was once Europe's debt cancer. For Mr. Mitsotakis, the remedy is bitter but inevitable: "I think that at some point, governments have to make difficult decisions to clean up their public finances."
The Greek Lesson, a Model for Paris?
The Hellenic leader contrasts two trajectories. That of his country, which, after "very difficult periods and painful reforms", entered a "virtuous cycle" enabling growth, tax cuts, and income support. And that of France, whose political hesitations and deficits are causing concern.
"It is important that the economies of the countries that form the core of Europe, France and Germany, grow in a stable manner," he argued, hoping for a stabilization of the French political situation. A stability crucial for the entire European project, but also for the direct prosperity of countries like Greece.
Greek Tourism, First Collateral Victim of the French Slump
Theory is confirmed by a tangible economic reality: tourism. While Greece is set to welcome a record 36 million visitors this year, the shadow of the French crisis looms. "If our main markets are not doing well, it will eventually affect us indirectly," acknowledged Mr. Mitsotakis.
The figures from the Bank of Greece are clear and alarming: tourism revenue from French visitors plummeted by 11.6% in 2024. Worse, in the first half of this year, the number of arrivals of French tourists nosedived by 27.1%. A hemorrhage illustrating the brutal brake applied by the wallets of French households.
This warning comes amid growing market distrust. The rating agency Fitch Ratings recently dealt a blow to France by downgrading its sovereign rating to "A+", its lowest in history, citing a public debt that continues to soar.
Lesson from Athens to Paris: in economics, inaction has a price, and it is paid by all.
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Ekanga Ekanga Fernand
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