Nepal. Népal : chute du Premier ministre, 51 morts et la jeunesse Gen-Z en première ligne

Katmandou s’est embrasée. Après plusieurs jours d’émeutes meurtrières contre la corruption et l’interdiction des réseaux sociaux, le Népal est entré dans une zone de turbulences politiques sans précédent. Le Premier ministre Sharma Oli a présenté sa démission, sous la pression d’une contestation menée par la jeunesse du mouvement Gen-Z, déterminée à balayer un système jugé corrompu et dépassé.
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Le bilan est lourd : au moins 51 morts et plus de 1.300 blessés, selon la police. Les manifestants, majoritairement des étudiants et jeunes activistes, ont incendié des bâtiments emblématiques du pouvoir – parlement, Cour suprême, parquet – et pris pour cible les résidences de plusieurs hauts responsables politiques. Face au chaos, un couvre-feu a été imposé dans Katmandou, Lalitpur et Bhaktapur.
Le 9 septembre, le gouvernement a dû lever en catastrophe l’interdiction des réseaux sociaux, mesure qui avait mis le feu aux poudres. Dès le lendemain, des représentants de Gen-Z ont été reçus par le chef d’état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, pour discuter de la mise en place d’un gouvernement de transition.
Au cœur des tractations, un nom revient : Sushila Karki, ancienne présidente de la Cour suprême, qui s’est dite prête à diriger un exécutif provisoire. Le président népalais Ram Chandra Paudel a déjà donné un accord de principe à sa candidature, mais la Constitution complique la manœuvre : seul un député peut être nommé Premier ministre, sauf en cas de dissolution du parlement. Une option rejetée par les grands partis, mais exigée par une frange de Gen-Z qui réclame aussi une réforme constitutionnelle.
Parallèlement, la crise a pris une tournure sécuritaire avec des évasions massives de prison : plus de 15.000 détenus se sont échappés à travers le pays lors des troubles. Dans le district de Ramechhap, une tentative d’évasion s’est soldée par la mort de trois prisonniers et 13 blessés.
Entre vacance du pouvoir, violences urbaines et négociations sous tension, le Népal joue son avenir politique. La rue, menée par une jeunesse galvanisée, refuse de rentrer dans le rang, tandis que l’armée tente d’éviter un effondrement total de l’État.
Nepal in Flames: PM Resigns, 51 Dead, and Gen-Z Leads the Uprising
Nepal is facing one of its deepest crises in decades. After violent protests against corruption and a social media ban, Prime Minister Sharma Oli resigned. At least 51 people were killed and over 1,300 injured in clashes with police, while protesters – mostly students and activists from the Gen-Z movement – torched government buildings including parliament and the Supreme Court.
The ban on social media was lifted on September 9, but unrest continues. Talks are underway to form an interim government, with former Supreme Court chief justice Sushila Karki emerging as a leading candidate. President Ram Chandra Paudel supports her in principle, but constitutional obstacles remain.
Meanwhile, mass prison breaks during the unrest saw more than 15,000 inmates escape, deepening the crisis. As the army secures the streets, Nepal’s future hangs in the balance – between a restless youth demanding change and a fragile state struggling to hold on.
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Moussa Nassourou
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