Nepal. Népal en flammes : la Génération Z défie l’État et provoque la chute du Premier ministre

cameroun24.net Mercredi le 10 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Népal est en pleine ébullition. Une révolte inédite, menée par une jeunesse connectée et déterminée, a embrasé le pays, contraint le Premier ministre à la démission et ébranlé les fondations mêmes de l'État. Le catalyseur ? Une tentative de museler les réseaux sociaux. Retour sur une semaine de chaos qui a changé la face du pays.

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La étincelle : le black-out digital

Tout a commencé le 4 septembre. Sous prétexte d'appliquer une directive de la Cour suprême visant à contrôler les "contenus indésirables", le gouvernement de Sharma Oli décrète le blocage pur et simple des géants des réseaux sociaux – Facebook, Instagram, WhatsApp – qui ne se sont pas enregistrés à temps auprès des autorités. Une censure déguisée qui a mis le feu aux poudres.

L'embrasement : la révolte de la Gen-Z

Le 8 septembre, la réponse ne se fait pas attendre. Des milliers de Népalais, en majorité des étudiants et des jeunes militants de la Génération Z, descendent dans les rues de Katmandou et d'autres grandes villes. Leur mot d'ordre : "Non à la censure, non à la corruption". La manifestation, baptisée "Révolution de la Génération Z", vire rapidement au drame.

Face à eux, la police anti-émeute répond avec une violence extrême : canons à eau, gaz lacrymogène, et même tirs à balles réelles. Le bilan est lourd : au moins 22 morts et plus de 500 blessés, selon les derniers décomptes. L'horreur.

L'explosion : le peuple entre en scène

La répression, au lieu d'éteindre la révolte, l'amplifie. Excédés par des décennies de corruption et de mauvaise gouvernance, les manifestants radicalisent leur mouvement. Ce n'est plus une simple protestation, c'est un soulèvement populaire.

Les symboles du pouvoir tombent un à un. La foule prend d'assaut et incendie le Parlement, réduit en cendres. La Cour suprême, sanctuaire de la justice, est intégralement détruite, anéantissant des archives historiques et juridiques irremplaçables. Les ministères de l'Éducation et de la Santé partent en fumée. Les domiciles de hauts fonctionnaires et de politiciens sont attaqués, une attaque coûtant même la vie à l'épouse d'un ancien Premier ministre. Même l'aéroport international Gautam Buddha n'est pas épargné.

La figure de proue : un mouvement sans leader mais un visage

Sans structure hiérarchique traditionnelle, ce mouvement horizontal a trouvé un porte-voix en la personne de Sudan Gurung, président de l'ONG Hami Nepal (Nous le Népal). Son combat : impliquer la jeunesse, lutter contre la corruption et défendre la liberté numérique. Face à l'ampleur du désastre, le gouvernement capitule et lève l'interdiction des réseaux sociaux le 9 septembre. Trop tard.

La chute : Oli jette l'éponge

Acculé, incapable de reprendre le contrôle d'un pays en lambeaux, le Premier ministre Sharma Oli présente sa démission, actée par le président Ram Chandra Poudel. L'armée est déployée, un couvre-feu national est instauré, mais la colère est trop forte.

Les revendications : une refonte totale

Les manifestants, qui affirment désormais "contrôler le pays", ne veulent pas d'un simple changement d'homme. Ils exigent la dissolution du Parlement, une révision complète de la Constitution, la tenue d'élections libres après une transition, et une restructuration profonde des systèmes éducatif, sanitaire et judiciaire. Ils réclament surtout la nationalisation des "biens acquis illégalement ces trente dernières années", visant directement une classe politique qu'ils jugent corrompue jusqu'à la moelle.

La communauté internationale, à l'image de la France, appelle au calme et au respect des libertés fondamentales. Mais le message de la jeunesse népalaise est clair : l'ère du statu quo est révolue. Le pays est à reconstruire. Et ils entendent bien en être les architectes.
 


Nepal: Generation Z Lights the Fuse and Topples the Power

Nepal is boiling. An unprecedented revolt, led by a connected and determined youth, has set the country ablaze, forced the Prime Minister to resign, and shaken the very foundations of the state. The catalyst? An attempt to muzzle social media. A look back at a week of chaos that changed the face of the nation.

The Spark: The Digital Blackout

It all began on September 4th. Under the pretext of enforcing a Supreme Court directive to control "undesirable content," Prime Minister Sharma Oli's government decreed the outright blocking of social media giants—Facebook, Instagram, WhatsApp—that had not registered with the authorities on time. A disguised censorship that ignited the powder keg.

The Ignition: The Gen-Z Revolt

On September 8th, the response was swift. Thousands of Nepalis, mostly students and young Gen-Z activists, took to the streets of Kathmandu and other major cities. Their slogan: "No to censorship, no to corruption." The protest, dubbed the "Gen-Z Revolution," quickly turned tragic.

Facing them, riot police responded with extreme violence: water cannons, tear gas, and even live ammunition. The toll is heavy: at least 22 dead and over 500 injured, according to the latest counts. A horror.

The Explosion: The People Enter the Scene

The repression, instead of quenching the revolt, amplified it. Fed up with decades of corruption and misgovernance, the protesters radicalized their movement. This was no longer a simple protest; it was a popular uprising.

The symbols of power fell one by one. The crowd stormed and set fire to the Parliament, reducing it to ashes. The Supreme Court, the sanctuary of justice, was completely destroyed, obliterating irreplaceable historical and legal archives. The Ministries of Education and Health went up in smoke. The homes of senior officials and politicians were attacked, one assault even costing the life of a former Prime Minister's wife. Even Gautam Buddha International Airport was not spared.

The Figurehead: A Leaderless Movement with a Face

Without a traditional hierarchical structure, this horizontal movement found a voice in Sudan Gurung, president of the NGO Hami Nepal (We Nepal). His fight: to involve the youth, fight corruption, and defend digital freedom. Faced with the scale of the disaster, the government capitulated and lifted the social media ban on September 9th. Too late.

The Fall: Oli Throws in the Towel

Cornered, unable to regain control of a country in tatters, Prime Minister Sharma Oli submitted his resignation, accepted by President Ram Chandra Poudel. The army was deployed, a nationwide curfew was imposed, but the anger was too strong.

The Demands: A Total Overhaul

The protesters, who now claim to "control the country," do not want a mere change of man. They demand the dissolution of Parliament, a complete revision of the Constitution, free elections after a transition, and a deep restructuring of the educational, health, and judicial systems. Above all, they demand the nationalization of "assets illegally acquired over the past thirty years," directly targeting a political class they see as rotten to the core.

The international community, like France, is calling for calm and respect for fundamental freedoms. But the message from Nepal's youth is clear: the era of the status quo is over. The country must be rebuilt. And they intend to be its architects.
 

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Ddier Cebas K.

 

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