Europe. Ursula von der Leyen secoue l’Europe : vers une « Nouvelle Europe » sans droit de veto et arrimée aux États-Unis

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a lancé un pavé dans la mare ce mercredi 10 septembre à Strasbourg lors de son discours annuel sur l’état de l’Union.
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Dans une allocution qui fera date, l’ancienne ministre allemande a réclamé la fin du droit de veto au sein du Conseil de l’UE pour les décisions en matière de politique étrangère, qualifiant ce mécanisme d’« entrave paralysante » qui freine l’action européenne.
« Il est temps de passer à l’adoption de décisions sur la base d’une majorité qualifiée », a-t-elle martelé devant le Parlement européen, exhortant les Vingt-Sept à « se libérer des chaînes de l’unanimité » pour construire une Europe plus rapide et plus forte sur la scène mondiale.
Sous les règles actuelles, toute suppression du droit de veto ne peut être décidée qu’à l’unanimité, une contradiction que la présidente de la Commission a dénoncée avec vigueur. Une telle réforme ouvrirait la voie à une centralisation plus ferme du pouvoir décisionnel à Bruxelles, notamment en matière diplomatique et sécuritaire.
Mais Ursula von der Leyen ne s’est pas arrêtée là. Elle a dévoilé une vision ambitieuse d’une « Nouvelle Europe », appelée à devenir indépendante et résolument tournée vers l’avenir :
« L’Europe mène un combat pour son continent et pour son avenir. Un combat pour la paix, pour nos valeurs et notre liberté. C’est le moment de l’indépendance européenne », a-t-elle insisté.
Accord avec Washington : Bruxelles évite la guerre commerciale
La patronne de la Commission a aussi défendu l’accord commercial conclu avec les États-Unis. Menacée d’une guerre tarifaire, l’UE a finalement négocié avec Donald Trump un compromis ramenant à 15 % les droits de douane américains sur 75 % des produits européens, contre les 30 % initialement brandis par la Maison-Blanche.
Ursula von der Leyen a qualifié cet accord de « décision maximalement bénéfique » qui garantit la stabilité des relations transatlantiques. « Certains de nos concurrents font face à des droits bien plus élevés. L’Europe, elle, a obtenu le meilleur accord possible », a-t-elle souligné.
Dans le même temps, Bruxelles s’est engagée à bannir totalement les hydrocarbures russes, et à investir massivement aux États-Unis : 750 milliards de dollars pour importer pétrole, gaz et équipements nucléaires, et 600 milliards injectés dans l’économie américaine. Un choix stratégique qui conforte l’arrimage européen à Washington, au prix d’un virage radical dans sa politique énergétique.
Vers une Europe centralisée et militarisée ?
Enfin, la Commission prévoit de surveiller plus étroitement les dépenses militaires des États membres, jusque-là jalousement préservées par les souverainetés nationales. À peine voilée, cette initiative laisse entrevoir un pas de plus vers une Europe de la défense intégrée, malgré les réticences de certains gouvernements.
Le message est clair : l’UE veut tourner la page des blocages institutionnels et des dépendances stratégiques pour se réinventer en « Nouvelle Europe ». Mais reste à savoir si les Vingt-Sept accepteront de sacrifier une part de leur souveraineté au profit de ce projet fédéraliste piloté depuis Bruxelles.
Von der Leyen Pushes for a “New Europe”: End of the Veto and Closer Ties with the U.S.
European Commission President Ursula von der Leyen delivered a bold State of the Union address in Strasbourg, calling for the abolition of the veto right in EU foreign policy decisions. She urged member states to embrace qualified majority voting, arguing that unanimity has become a “paralyzing obstacle.”
Von der Leyen also defended the EU’s trade deal with the U.S., which reduced tariffs to 15% on 75% of European goods, avoiding a trade war with Washington. In return, Brussels pledged to completely ban Russian hydrocarbons and inject hundreds of billions into the U.S. economy.
She unveiled her vision of a “New Europe” — stronger, more independent, and capable of defending its values and future. Yet the question remains: will EU member states be ready to give up parts of their sovereignty for this federalist project?
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Ekanga Ekanga Fernand
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